Press "Enter" to skip to content

TROIS SIECLE DE LA ROUTE DE CHENEHUTTE LES TUFFEAUX

Présentation

La recherche a été fait sur l’ancienne commune de Chenehutte-les-Tuffeaux. L’ancienne « paroisse » des Tuffeaux était la partie basse de l’actuel Chenehutte le long de la Loire et cette désignation subsistes dans les archives.

1. Dix-huitième siècle et Bornes milliaires
La route qui longe la Loire devait probablement être désignée « chemin ou chemin royal ».
A partir de 1737 le réseau routier demande à être modernisé et à cette occasion un atlas a été établi par Daniel Charles Trudaine puis par son fils. Notre route n’est hélas par représentée dans les collections de cet atlas (ou du moins ne l’avons pas trouvée)
Il subsiste de cette époque plusieurs bornes millaires
(distantes de 1000 toises soit 1950m)
Dans le village de Chenehutte le regard peut être attiré par cette pierre carrée : elle est située sur les quelques marches à l’angle de la rue des bateliers et de la rue du comte de Castellane.
A l’occasion de travaux elle a été déplacée et se trouvait
autrefois sur l’autre bord de la rue du Comte de Castellane quelques mètres plus haut.
Sa position d’origine était à 45 degrés par rapport à la route de manière à ce que les 2 écussons soient visibles depuis les deux sens de circulation (témoignage Jean-Claude Boucher années 1960)

        a. Autres bornes milliaires

En direction de Gennes nous avons retrouvé une autre borne du même type à l’entrée de Cunault à une distance de 3900m soit 2000 toises (ci-dessous les deux photos à gauche). Une borne intermédiaire est placée devant l’église de Trèves mais elle a dû être déplacée car la distance de 1000 toises n’est pas respectée (photo de droite)

Cunault
Cunault
Trèves

 

 

 

 

 

 

 

Autres bornes
À Gennes
Un peu plus loin à l’entrée de Gennes
une autre borne distante de 1000 toises de celle de Cunault présente un aspect différent et curieux (photos);
Gennes entrée du manoir de la Roche Froissard;
En direction de Saumur nous n’avons pas trouvé de la borne qui se serait trouvée au niveau de la maison de la Mimerolle;

2. 19e siècle et plaques de Cocher : la route 14 et le chemin 72
Dès le début du 19e siècle la nécessité de créer des routes carrossables se fait sentir et en particulier dans notre territoire afin de faciliter les transports de tuffeau. Cette nouvelle route portera le numéro 14 et il nous reste en souvenir la plaque de Cocher restaurée bénévolement par des habitants de la commune.

Plaques de Cocher ROUTE 14 et chemin 72

 

Les archives de la BNF et celles de Saumur (quelques articles de l’Echo Saumurois) nous indiquent
l’évolution de ce chantier qui dure 10 ans pour la route 14 avec une curiosité : la route entre les Tuffeaux et Gennes aurait pu présenter un tout autre trajet.
– Une première tranche est décrite dans un article de 1853 « quant aux routes nouvellement classées en 1852, lacunes entre Saint-Hilaire-Saint Florent et la Mimerolle, — de la Mimerolle aux
Tuffeaux » ; la revue de l’Ouest précise en septembre 1854 les montants financiers prévus pour ces
deux sections;
– Deuxième tranche 1854 « Entre les Tuffeaux et Gennes » et nous retrouvons dans 2 articles de l’écho saumurois d’octobre 1855 des détails sur des expropriations correspondantes. Un choix
crucial par où doit se prolonger la route entre « les Tuffeaux et Gennes ? La question se pose en
1855 ; le choix doit être fait entre le tracé qui suit la Loire souhaité par les représentants des communes desservies et un autre moins onéreux passant par le coteau ce qui aurait correspondu à
une route par le chemin des loges avant l’entrée de Préban. Cette variante présentait l’intérêt d’un cout moindre mais en 1856 le tracé par le bord de Loire est adopté au regard de son intérêt.

          – En 1863 la route 14 présente deux problèmes majeurs qui se traduisent par la déclaration « Mais n’oubliez pas, Messieurs, que les traverses de Chenehutte-les-Tuffeaux et de Chalonnes constituent de véritables lacunes sur la route n° 14 » et il apparait que la difficulté de réalisation est liée aussi à un problème de financement. L’année suivante la décision est prise d’affecter un crédit de 59,708 francs. ; suivent plusieurs articles qui statuent sur les expropriations faites pour cette opération.

Conclusion : si lors d’une promenade dans le village de Chenehutte notre regard est curieux, nous
voyons les traces de ce nouvel alignement avec quelques maisons qui ont conservé une position selon la route ancienne ce qui présente un décalage par rapport à la voirie.

Le Chemin n° 72 des Tuffeaux à Doué.
En 1875 La déviation et l’exhaussement de la partie de ce chemin
aux abords des Tuffeaux ont fait l’objet d’un projet qui a été
approuvé par le Conseil général à sa dernière session. Les travaux évalués à 6,500 francs ont été adjugés ; on se rend compte que deux années plus tard les travaux n’ont guère avancé.

Sur place on reconnait l’ancien tracé du chemin qui passe au-
dessus du manoir de Grissay avec sa petite largeur et des virages
difficiles à négocier. La voie numéro 72 longe l’autre rive du
ruisseau qu’elle traverse sur un pont crée à cette époque. Notons
que les fondations de l’arche d’un ancien pont subsistent
(Sur la photo ci-contre fondations au premier plan et derrière le
pont actuel)

3. Au début du 20 e siècle transition vers la modernité puis route nationale 751
     a. Les projets à la transition des deux siècles
– Le télégraphe en 1893
« Le Conseil d'arrondissement de Saumur demande à ce que Chenehutte-les-Tuffeaux soit relié à Gennes par un fil télégraphique et, généralisant son vœu, demande la création d’une ligne
télégraphique allant de Saumur à Gennes, et reliant à Saumur les communes de la rive Gauche.

          – Un projet de tramway en 1906

La commission d’enquête, donne son avis pour les communes de Chenehutte les-Tuffeaux et de Trèves-Cunault relativement aux emplacements prévus pour les stations de ces localités et ajoute que le nombre des trains sera fort restreint et leur stationnement fort court, que par conséquent il n’y aura pas de changement appréciable dans l'affectation de la route à la circulation. Ce projet se heurte à la difficulté d’implanter les voies sur la voie déjà étroite de la route n° 14, où la plateforme est, en dehors des traverses, limitée par une banquette couronnant un talus de remblai » Ce projet n’aura pas de suite.

     b. La route nationale 751

Jusqu’à la réforme de 1972 Chenehutte les Tuffeaux était traversé par la RN 751 qui longeait la rive gauche depuis le département du Cher jusqu’à la pointe Saint Gildas Elle fut ensuite rétrogradée en Route Départementale portant le même numéro.
Pour accompagner l’essor du trafic automobile il y eut d’abord centre bourg une pompe ajoutée à l’office de bar tabac régie située en face de l’ancienne Mairie puis plus tard la station Shell tenue par Mme Effray.

Modèle de l’ancienne pompe (musée des moteurs de Bagneux
Station Shell tenue par Mme Effray (date estimée 1960)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La route vers Doué a conservé le numéro 214 de nos jours

Auteur Jean-Claude Boucher